Les talents d’Achil : Florian Fontanez
Penser comme un entrepreneur fait de vous un meilleur recruteurFlexibilité dans la gestion des priorités, adaptation aux besoins changeants des clients et des candidats, ou encore capacité à prendre des initiatives stratégiques… Les points communs entre recrutement et entrepreneuriat sont nombreux. Mais cela soulève une question clé : faut-il être un peu entrepreneur dans l’âme pour exceller dans le recrutement ?
Les salariés d’aujourd’hui aspirent à une flexibilité accrue, notamment à travers la semaine de 4 jours, la souplesse des horaires ou bien le télétravail.
Une étude Viavoice & Beager avance d’ailleurs que 50 % des salariés pensent sérieusement à se lancer en tant que freelance dans les 3 années à venir. Les recruteurs eux aussi sont de plus en plus nombreux à s’y mettre d’après le dernier baromètre du recrutement freelance par Achil.
En effet, cette quête de liberté et d’autonomie se rapproche des caractéristiques mêmes de l’entrepreneuriat : indépendance, gestion autonome de son emploi du temps et capacité à aligner sa vie professionnelle avec ses aspirations personnelles.
Et si, au fond, le mindset entrepreneurial n’était plus réservé aux créateurs d’entreprises, mais devenait un modèle inspirant pour tout le monde ?
C’est justement ce que nous allons entrevoir aux côtés de Florian Fontanez, recruteur indépendant spécialisé sur l’expertise-comptable et membre du collectif Achil.
L’esprit entrepreneur : De quoi parle-t-on ?
Florian a sa propre définition de l’entrepreneur.
Florian : “Pour moi, un entrepreneur, c’est toute personne qui pense qu’il n’y a pas de fatalité, qui refuse de subir, qui va s’élever, c’est presque philosophique ! C’est une notion qui est plus forte et qui est plus étendue que la seule notion d’entrepreneuriat économique. Ce sont tous ces gens qui ne se contentent pas de l’existant.”
Finalement, entreprendre, c’est changer le monde qui nous entoure et être libre, dans tous les sens du terme.
Ici, on parle effectivement d’entreprendre au sens littéral, du verbe “entreprendre” et non pas nécessairement du statut “entrepreneur”.
Parce que oui, après tout, on peut se sentir entrepreneur en étant salarié.
Et cet aspect existe déjà. Il s’agit d’intrapreneuriat. Ce principe désigne la capacité pour un salarié de développer des projets innovants au sein de son entreprise, en adoptant un état d’esprit entrepreneurial.
Contrairement à l’entrepreneuriat, où l’individu crée sa propre structure, l’intrapreneur agit comme un entrepreneur mais bénéficie des ressources, du cadre et du soutien de son employeur.
Cette démarche est utilisée par exemple par l’ESN Web-atrio, qui invite ses collaborateurs à innover, à libérer leur talent et à prendre des initiatives. En retour, les intrapreneurs bénéficient d’un plan spécifique au développement de leur projet, sans quitter le salariat.
D’autres alternatives sont encore possibles, comme le souligne l’interview de Nabyl Soula, un autre membre du collectif Achil, à la fois Regional sales manager salarié chez Nidec, une entreprise de renommée mondiale dans le secteur industriel, et recruteur indépendant spécialisé en industrie et commerce, cumulant ainsi les 2 statuts.
L’esprit entrepreneur : ça se cultive !
Alors que son environnement familial ne semblait pas prédisposer à cet état d’esprit, enfant, Florian ne se contentait pas de suivre le programme : il inventait, imaginait et aimait explorer des idées nouvelles.
C’est par sa curiosité et son envie de dépasser les cadres qu’il a commencé à développer un mindset entrepreneurial dès son plus jeune âge.
Florian : “Selon moi, entreprendre devrait s’apprendre et se développer sur les bancs de l’école. On devrait encourager la créativité, les initiatives, la collaboration.”
Adulte, cette fibre entrepreneuriale ne l’a jamais quitté et il a toujours eu à coeur de monter des projets.
C’est d’ailleurs ce qu’il a fait en 2022 avec Simulafoot : Un système de jeu breveté pour de la simulation de football sur table ergonomique, innovante et fidèle au football réel !
Quand l’entrepreneuriat rencontre le recrutement
1. A travers les clients
Etre recruteur externe, c’est être tous les jours au contact d’entrepreneurs.
Les clients de Florian, des cabinets d’audit et d’expertise comptable, sont eux-mêmes en statut libéral et il leur porte un immense respect.
Ils mènent leur barque comme il dit, s’investissent chaque jour, ont des responsabilités colossales, et Florian se sent impliqué.
Florian : “D’une certaine façon, je contribue à leur progression en les accompagnant sur leurs besoins en recrutement, ils grandissent à mes côtés.”
Un recruteur peut ainsi vivre l’entrepreneuriat par procuration, aidant des dirigeants à bien s’entourer.
2. Dans la routine recruteur
D’après Florian, l’esprit entrepreneur s’invite sur différents aspects de la vie des recruteurs. C’est-à-dire ?
Proactivité quotidienne : Chaque matin, se lever avec une motivation intacte, prêt à envoyer 20 messages vocaux, appeler 20 prospects et saisir chaque opportunité. Rien ne se fait tout seul, il faut aller chercher le résultat.
Esprit de conquête : Avoir une soif de réussite qui pousse à se battre chaque jour pour atteindre ses objectifs.
Amélioration continue : Refuser de se contenter de l’existant. Remettre en question ses pratiques, optimiser ses process et chercher à exceller dans toutes ses actions.
Adaptabilité et innovation : Comme un entrepreneur, s’ajuster aux évolutions du marché, expérimenter de nouvelles approches et rester compétitif.
3 inspirations pour entretenir son esprit entrepreneur
Florian partage les modèles qui l’inspirent le plus dans son quotidien de recruteur.
Steve Jobs : Tout entrepreneur a déjà lu la bio de Steve Jobs, Florian lui, l’a lu à 18 ans. Il était émerveillé par l’histoire de ce hippie, qui mangeait des pommes, inspirant le logo d’Apple qu’il a cofondé avec Steve Wozniak, un ingénieur passionné d’informatique. Ensemble, ils ont démarré leur aventure entrepreneuriale dans le garage de la famille Jobs, révolutionnant le monde de l’informatique personnelle.
Arnold Schwarzenegger : Ou le cheminement de cet enfant autrichien, qui a grandi dans un pays occupé, avec un père autoritaire et des moyens limités. Il a néanmoins réussi à devenir une référence du culturisme, une tête d’affiche à Hollywood, puis gouverneur de la Californie.
**Hakim Benotmane :** Parti de rien, il a débuté sa vie active à 18 ans comme vendeur de kebab, avec une ambition déjà bien ancrée. Grâce à son esprit entrepreneurial et à sa détermination, il a su se construire un empire et devenir millionnaire.
Florian : “En bref, je m’inspire beaucoup de tous ces parcours exceptionnels, qui prouvent qu’on peut réussir avec la somme de la volonté, des bonnes rencontres et de la chance.”
De la valeur audace à l’action
Florian va même encore plus loin en développant aujourd’hui son propre média.
Il a lancé sa chaîne Youtube, Les Audacieux, exploitant ses compétences de recruteur pour interviewer non pas des candidats, mais des entrepreneurs aux parcours marquants.
Une opération multi-objectifs : se confronter à d’autres entrepreneurs et apprendre avec eux, pour au passage, faire grandir son réseau.
L’audace, c’est justement une des valeurs fortes du collectif Achil qu’il a rejoint en 2024.
Florian : “Pour moi, entreprendre c’est synonyme d’audace. Mon passage en indépendant avec Achil a été une étape clé. Au-delà de mon état d’esprit, je devenais littéralement un entrepreneur. Je passais vraiment à l’action.”
Et c’est une vraie libération pour lui. Une belle réponse à son rêve d’entreprendre.
Il se sent ainsi libre de choisir ses missions, ses horaires, ses clients, ses KPIs, ses objectifs tout en appréciant le cadre bienveillant et la force du collectif apportés par Achil.
Entrepreneuriat : une vision portée par les nouvelles générations
Pour Florian, l’esprit entrepreneurial représente le Future of Work.
Né en 1997, il considère sa génération comme précurseur d’un nouveau modèle, bien différent de celui de nos parents ou grands-parents, qui passaient toute leur carrière dans la même entreprise, souvent sans questionner leur satisfaction personnelle.
Les carrières linéaires sont finies, la flexibilité et le slashing augmentent. L’étude OnePoint 2035 nous le confirme : Si aujourd’hui, une personne cumule en moyenne 1,07 activités professionnelles, dans 15 ans, elle en occupera 2,3.
Aujourd’hui, et encore plus pour les générations à venir, l’entrepreneuriat séduit par sa promesse d’autonomie et de liberté.
Mais qu’en sera-t-il du salariat ? De toute évidence, pour rester attractives, les entreprises devront se réinventer et adopter des pratiques qui encouragent l’esprit entrepreneurial.